Une réunion de trois heures, alors qu’on a un bébé qui tutoie les 39° et la crèche qui refuse de l’accueillir ? Un rendez-vous à 19h00 alors qu’il faut faire manger les enfants avant 20h, parce que demain – comme tous les jours - il y a école ?
Que de tensions, de pressions, parfois d’angoisses, sur les épaules des mères mais aussi des pères ! Comment concilier une vie professionnelle avec une vie familiale quand vos collègues « célibattants » vous regardent d’un œil narquois boucler votre sac plus tôt qu’à l’habitude ? Et que dire des mono-ménages, ces femmes seules avec enfant, pour lesquelles tout semblant d’harmonie entre travail et vie quotidienne semble impossible ? Impossible vraiment ?
Ce n’est pas l’avis de l’association SOS Prema, ni de L’Oréal (interview croisée dans la Tribune) tous deux à l’origine de la charte de la Parentalité.
Leur idée ne pouvait qu’interpeller notre cabinet, toujours en pointe sur la question de l’égalité et de la non-discrimination : pourquoi les parents, et particulièrement les mamans, continueraient-ils d’être les victimes d’entreprises qui, sous prétexte « d’efficacité », considèrent que la vie professionnelle passe, en toute circonstance, avant la vie privée ?
A moins de prétendre, tel un improbable macho, que les mères de famille feraient mieux de rester à la maison, un dirigeant - et une dirigeante - ne peuvent décemment exiger de leurs salariés-parents une efficacité professionnelle à travers un management aussi rigide et pour tout dire dogmatique ; un management où les réunions vespérales et les rendez-vous matutinaux tiendraient lieu de modèle.
- La charte de la Parentalité fait exactement le pari inverse : un salarié-parent pouvant mettre davantage en harmonie sa vie professionnelle et privée est non seulement moins stressé mais plus efficace.
Reste à convaincre des entreprises qui, pour beaucoup, fonctionnent avec des principes hérités d’un monde ancien ou ces « messieurs » s’attardaient au bureau pour « d’importantes réunions ». L’observatoire de la Parentalité souhaite clairement faire évoluer ce type de représentation.
Il veut aussi créer un environnement plus favorable (aménagement de la grossesse, crèches inter-entreprises) aux salariés-parents et faire tout simplement respecter le principe de non-discrimination dans l’évolution professionnelle de ces salariés-parents ; les femmes étant évidemment en première ligne comme le rappelle le Monde : « 60 % des enfants de moins de six ans grandissent au sein de couples "bi-actifs". La prise en charge de la conciliation continue cependant à reposer sur les mères : le taux d'activité des femmes, qui s'établit à 80 % lorsqu'elles ont un enfant, chute à 60 % lorsqu'elles en ont deux et 37 % lorsqu'elles en ont trois ou plus. Malgré les naissances, les hommes, eux, conservent un taux d'activité de plus de 90 %. »
En attendant d’avancer dans ce programme ambitieux, un premier geste fort auquel notre cabinet était associé a eu lieu Vendredi 11 avril, en présence de Xavier Bertrand, ministre du Travail, et de Nadine Morano, secrétaire d’Etat à la Famille : la signature de la charte de la Parentalité. J’étais personnellement absent, pour cause de cours donnés à l’IGA de Casablanca, mais Laurent Hyzy, directeur du bureau parisien, s’est chargé d’apposer notre signature au bas de cette charte au côté de celles de responsables de Suez, Bouygues, Total, PSA, Carrefour, Orange, L’Oréal (bien sûr), mais aussi Adecco et une poignée (ou plutôt une pincée) de confrères également sensibles à la question.
Laurent Hyzy, du cabinet Alain-Gavand Consultants,
signant la charte de la Parentalité
Un grand bravo à Jean-Claude Le Grand, Directeur Mondial de la
Diversité pour le groupe l’Oréal et à Charlotte Lavril-Bouvard,
présidente de l’association SOS Prema. Nous les soutiendrons ardemment
dans leur combat, comme nous soutenons toutes les initiatives militant
en faveur de l’égalité.