2008, année de tous les bouleversements, les pires comme les meilleurs. Et 2009 ?
Tous les experts économiques s’accordent à dire que 2009 sera une année plus que difficile. Le Monde ne titrait-il pas au dernier jour de 2008 sur un « chômage de masse » à prévoir en France en 2009 ? Et si je me penche plus particulièrement sur le métier des ressources humaines et l’activité des cabinets de recrutement, chacun s’attend à ce que de sévères restructurations soient nécessaires pour sauvegarder les entreprises. L’heure est grave donc.
Pour autant, et si l’on m’accorde cette parenthèse vers l’irrationnel, le chiffre 9 est le symbole du renouveau, tant dans la tradition chinoise qu’occidentale.
Les symboles, me direz-vous, on en fait ce que l’on veut. On peut s’en détourner en haussant les épaules. On peut aussi - plus intelligemment à mon sens et sans sombrer dans la superstition - prendre si vous me passez l’expression « le chiffre au pied de la lettre » et s’en servir comme d’une sorte de carburant psychologique.
Ainsi donc, si le chiffre 9 s’annonce comme le chiffre de la germination, de ce qui se prépare pour le lendemain, essayons de lui donner raison !
Que peut-il donc se passer en 2009 ?
L’élection d’Obama le 4 novembre 2008 était déjà un signal fort. Sa présidence débutant ce mois de janvier 2009 sera, on le sait, en rupture avec celle de Bush. Mais peut-il aller par-delà cette simple différence ? Et surtout : Obama sera-t-il capable de sortir l’Amérique et le monde de la crise ? Il serait naïf de lui accorder une sorte de super pouvoir.
En revanche, je pense qu’Obama peut contribuer – plus modestement si l’on peut dire – à donner le signal d’une nouvelle gouvernance avec la jonction qu’il souhaite effectuer entre relance de l’économie et économie verte. Cette nouvelle gouvernance est possible parce que les mentalités et les modes de consommation occidentaux sont en train de changer ; doucement, pesamment, mais ils changent...
Et en Europe ? Et en France ? Nous recevrons sans nul doute les bénéfices de cette politique – à condition qu’elle réussisse - mais mieux encore, nous sommes, nous aussi, malgré nos pesanteurs, en train de changer. C’est en tout cas ma conviction. Nos démocraties, après une longue parenthèse néo-libérale d’inspiration tatchero-reaganienne puis blairiste, sont déjà en train de réexaminer la tradition d’un capitalisme régulé fondé sur une plus grande justice sociale.
De quelle façon ce possible nouveau paradigme peut-il s’illustrer au sein de l’entreprise, là où se fait l’économie ? En donnant tout son sens à la responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise alors que la situation est justement difficile !
- Pour en revenir aux décisions douloureuses que doivent prendre nombre de chef d’entreprises et managers de grands groupes, je suis convaincu qu’une majorité intégreront les conséquences sociales des licenciements au delà de ce que la loi indique, à travers des plans d’accompagnement performants. Ils ne le feront pas seulement parce que l’image de l’entreprise est en jeu. Ils ne le ferons pas seulement parce qu’un environnement socio-économique sain est plus favorable au développement futur de l’entreprise. Ils le feront parce qu’ils pensent à titre personnel que l’entreprise est en situation de responsabilité au regard des populations et des territoires sur lesquels elle opère.
Je veux croire que 2009 sera l’année des décloisonnements et de tous les rapprochements ; entre Etat, entreprises, banques et collectivités territoriales ; entre syndicats, dirigeants, salariés et licenciés ; entre clients, fournisseurs, actionnaires etc. Non pas pour se livrer à quelque négociation stérile ou consensus mou, mais parce que face à la crise, chacun doit se rapprocher de l’autre pour comprendre ses problèmes et tenter de trouver les meilleures - ou les moins mauvaises - solutions. On appelle cela se serrer les coudes !
Bonne année 2009, combative, fraternelle et responsable.