Avec le temps, on pensait trouver une plus
grande objectivité des outils RH. Cependant, on peut observer que ce n’est pas
encore le cas.
Voici ce qu’un de mes confrères a trouvé
dans son courrier : un courrier vantant les qualités de l’astrologie et de
la numérologie dans le recrutement !
Un cabinet spécialisé dans le recrutement
astral, vante la « fiabilité » de ses outils. Mais savent-ils
réellement de quoi ils parlent ? A les entendre, « une étude
approfondie se doit d’être globale et donc d’utiliser différentes
techniques » […] dont le « thème Astral ».
Il est difficile pour des experts en
évaluation de penser qu’un recrutement puisse se baser sur de tels fondements.
Que nous dit le Droit du Travail à ce
sujet ? La loi du 31 décembre 1992 stipule que le recours à des techniques
présentant une marge d’erreur importante n’est pas conforme à l’obligation de
pertinence imposée par la loi.
J’ajouterai que les études psychométriques
montrent que l’astrologie a une validité prédictive quasi nulle. Comment osent-ils
donc parler en termes d’«éthique préservée » ? L’éthique n’est-elle
pas fondée sur la pertinence du processus de sélection et donc sur le respect
du candidat ?
La prise en compte du thème astral n’est il pas
discriminatoire : je pense que cela devrait être approfondi par la Halde. Ne se réfère-on
pas en quelque sorte à des données liées la date de naissance, critère
prohibé ? Comment peut-on encore prendre d’autres caractéristiques que la
stricte compétence pour sélectionner ses futurs collaborateurs ?
Par ailleurs, l’argument majeur du cabinet
est: « gagnez du Temps et de l’Argent ». Or, nous savons bien qu’un
mauvais recrutement peut engendrer une baisse de productivité pour
l’entreprise ainsi qu’une perte considérable de temps.
On savait que ces pratiques étaient
autrefois utilisées au sein des cabinets RH (Cf. étude de Marilou
Bruchon-Schweitzer, 1991). La dirigeante du cabinet d’astrologie nous indique
que « tous les plus grands se servent de l’astrologie, sans compter les
entreprises cotées en bourse qui ne font pas un pas sans leurs
prévisions ». J’espère que cette pratique ne correspond pas à la réalité
ou alors quelle déception de constater que rien n’aurait changé 18 ans après…