Quand on pense que certaines ou certains continuent de nier
les discriminations ; quand d’autres, sans les nier, s’évertuent à les
relativiser parce qu’elles leur renvoient une image de la République qui ne
correspond pas à celle qu’ils se font de la France jugée par eux, "victimaire" ;
quand on voit les scores d’un certain parti aux dernières élections régionales,
il est bon de pouvoir s’appuyer sur une étude chiffrée, sérieuse, réalisée par
l’INED et l’INSEE en 2008, pour renouer avec le principe de réalité.
La réalité, pour des millions de personnes en France, d’origine
immigrée ou non, c’est la discrimination :
- 26% des immigrés, 31% des enfants de parents immigrés, 17% d’enfant
issus d’un seul parent immigré déclarent avoir subi « souvent » ou « parfois »
« au cours des 5 dernières années des traitements inégalitaires ou
discriminatoires »
- 49% des enfants d’immigré d’Afrique Sub-Saharienne sont
touchés par le phénomène.
- Tenez-vous bien : 40% des enfants natifs des DOM (Département
d’Outre-Mer) sont concernés !
- 39% des enfants d’Algériens, suivent Maroc, Tunisie,
Turquie, Asie.
Signalons que les groupes issus de l’Union Européenne se
situent aux alentours des réponses de la population non immigrée (UE ou non),
soit 10% de personnes déclarant avoir été « souvent » ou « parfois » victime de discrimination. On remarquera malgré tout une légère pointe dans la
population portugaise, puis les populations espagnoles et italiennes. Et l’étude d’indiquer que c’est bien la nationalité... et la
couleur de peau qui suscite le plus de discrimination.
En clair, il vaut mieux avoir les cheveux blonds, les yeux
bleus et arriver de son Danemark natal pour espérer trouver un logement sans
trop de difficulté...
Si les minorités dites « visibles » se trouvent en
première ligne des populations discriminées, vient en seconde position la
discrimination par le sexe (plafond de verre notamment), puis l’âge ;
ajoutons à cela le handicap, l’orientation sexuelle...
Concluons en précisant que le réflexe Halde n’est pas encore
acquis chez les discriminés. Seuls 13% des personnes saisissent la haute
autorité - désormais présidée par Jeannette Bougrab - ou bien encore, la
justice, une association ou un syndicat.
A noter : « Les prochaines exploitations de l’enquête
« Trajectoires et Origines » permettront de détailler les différents
facteurs et les contextes précis où surviennent ces discriminations (école,
travail, logement, services publics…). »
Vous pouvez télécharger l’étude sur le site de la Halde ici.
