Nouvelle Donne RH

Le stress : ce mal dont souffrent les cadres

Comme vous le savez, l’engagement pour la responsabilité sociale de l’entreprise est le fil rouge de Nouvelle donne RH... Les derniers chiffres de l’enquête Cadremploi « Le stress au travail » publiée le 24 novembre 2013 nous incite, dirigeants, DRH, consultants, partenaires sociaux, à continuer à nous mobiliser sur cette thématique.

D’après cette étude, 75% des cadres en poste considèrent que l’ambiance dans leur entreprise s’est détériorée et plus de la moitié (57%) affirme que cela a commencé il y’a plus d’un an. Cette détérioration principalement due à des facteurs économiques (conjoncture, mauvaise santé financière de l’entreprise etc.) entraîne une dégradation des relations professionnelles (selon 69 % des cadres interrogés) avec les supérieurs hiérarchiques (60%) mais également avec les collègues (45%).  A cela s’ajoute aussi une augmentation du volume de travail qui contraint les cadres à augmenter le nombre d’heures travaillées par semaine (57% des cadres) et à travailler le week-end (23% des cadres).

Tous ces facteurs conduisent à augmenter le niveau de stress des cadres qui sont 92% (parmi les 75% qui ont noté une dégradation de l’ambiance au travail) à se dire « stressés » par leur travail. Ce stress se traduit principalement par des troubles de l’humeur (pour 69% des sujets), des insomnies (pour 67%), des douleurs physiques (pour 45%).

Ainsi, si la mauvaise ambiance au travail affecte psychologiquement les cadres en participant à l’accroissement de leur niveau de stress, les effets de cette pression sont aussi d’ordre physique pour ces cadres qui souffrent d’un mal que seul un regain de croissance économique semble pouvoir guérir.

Rapport Cadremploi, "Le stress au travail"

Baby-Loup : levons le voile sur le fait religieux dans l’entreprise

Le 27 novembre 2013 se tenait la conférence d’A Compétence Egale à laquelle je participais en tant que président d’honneur et co-fondateur. Lors de cet évènement,  j’ai  eu le plaisir de rencontrer Nicolas CADENE, rapporteur général de l’Observateur de la laïcité (présidé par Jean-Louis BIANCO).

A cette occasion, nous avons pu échanger sur l’arrêt de la Cour d’Appel Baby-Loup et le principe de laïcité.

Qu’est-ce que la laïcité ? L’Observatoire de la laïcité définit ce terme comme « un ensemble de règles et de devoirs. Elle est l’affirmation de la liberté de conscience et de l’égalité républicaine en ce qu’elle ne place aucune opinion au-dessus des autres, que ces opinions relèvent d’une religion, de l’agnosticisme, de la libre-pensée ou de l’athéisme. »

Que dit la loi à ce sujet ? En principe, dans les entreprises privées, la liberté religieuse fait loi. Mais cette dernière est néanmoins soumise à des restrictions : il ne faut pas qu’elle entrave le bon déroulement de l’activité ou du contrat de travail, elle doit être conforme aux normes de sécurité et d’hygiène, elle doit être en conformité avec les intérêts économiques de l’entreprise et ne doit pas s’apparenter à du prosélytisme.

Dans l’espace public (Etat, collectivités publiques, services publics etc.), c’est le principe de laïcité qui prévaut.

La cour d’Appel de Paris a confirmé hier (27 novembre 2013), le licenciement de la salariée voilée de Baby-Loup. Les juges ont écarté toute discrimination religieuse et motivé leur décision en qualifiant la crèche Baby-Loup d’ « entreprise de conviction » qui à ce titre peut exiger un principe de neutralité religieuse à ses salariés dans l’exercice de leur fonction.

Personnellement, je considère que cet arrêt de la cour d’Appel de Paris ne va faire qu’alimenter davantage la polémique sur le fait religieux au travail alors que l’arrêt de la Cour de Cassation nous apportait des repères nécessaires.

Les deux cadres de références, l’un relatif aux entreprises privées avec les restrictions jusqu’ici admises  et l'autre relatif aux entreprises publiques n’étaient-ils pas plus pertinents ? La condition serait que les cadres soientbien compris de tous : public, acteurs de l’entreprise, médias etc.  Sur le terrain la notion « d’entreprise de conviction » risque d’être difficile à mettre en œuvre. De plus, elle n’a aucun fondement juridique.

 

Et vous ? Quelle est votre opinion sur ce sujet ? Débattons-en !

Pour répondre à vos questions sur le fait religieux au travail, voici le rapport complet de l’Observatoire de la laïcité publié en 2013 téléchargeable en ligne 

Assemblée nationale : amendement retenu pour un 20ème critère de discrimination : la "discrimination à l'adresse". Enfin !

27 novembre : Les députés français ont adopté mercredi un projet de loi visant à concentrer la politique de la Ville afin de mieux résoudre les difficultés des quartiers défavorisés, qu'ils soient situés en zone urbaine ou en zone rurale. Le Sénat examinera le projet de loi et la réforme devrait être adoptée avant les élections municipales.

Outre le nouveau zonage et la création de conseils citoyens, plusieurs amendements ont été retenus comme celui qui prévoit de sanctionner toute discrimination fondée sur le lieu de résidence, la "discrimination à l'adresse".

L'introduction de ce critère est une réelle avancée, car cette discrimination est bien réelle. Elle amènera une vigilance accrue sur ce thème. En recrutement, si les entreprises veulent prévenir efficacement cette forme de discrimination, elle devront prendre des mesures telles que la sensibilisation des RH et des opérationnels, l'intégration de ce critère dans leurs guides et procédures de recrutement, ainsi que la mise en place de moyens de contrôle. 

Le zonage se basera sur un critère unique, celui du revenu des habitants, et retient les zones de pauvreté où la moitié de la population perçoit moins de 11.250 euros par an.

Il fixe une liste de 1.300 "quartiers prioritaires" qui bénéficieront de crédits et qui remplaceront les 2.500 contrats urbains de cohésion sociale (Cucs) et les zones urbaines sensibles (ZUS) actuels.