Je l’évoquai dans un précédent billet, les résultats de l’Eurobarometre 2015 révèle que 50% des européens pensent que la discrimination basée sur la religion est répandue (plus 11 points par rapport à la même étude en 2012).
Le testing de Marie-Anne Valfort, réalisé en collaboration avec l’Institut Montaigne sur 6231 CV, entre septembre 2013 et septembre 2014, dans l’ensemble de la France métropolitaine, confirme la réalité de la discrimination à raison de la religion, notamment vis-à-vis des musulmans.
Ce testing comparait les taux de convocations à un entretien d’embauche de candidates et candidats fictifs, dont les candidatures sont identiques en tout point à l’exception de leur religion.
Quels sont les résultats ?
- La probabilité des catholiques pratiquants d’être contactés par le recruteur pour un entretien d’embauche est supérieure de 30 % à celle de leurs homologues juifs.
- Elle est deux fois plus forte que celle des musulmans pratiquants.
- Alors que le taux de réponse des candidates catholiques n’est supérieur « que » de 40 % à celui des candidates musulmanes, le taux de réponse des hommes catholiques est près de quatre fois supérieur à celui des hommes musulmans.
Et en Europe ?
Sur 14 pays (dont 11 en Europe), a France est celui où la discrimination à l’égard des personnes issues d’Afrique du Nord, du Moyen Orient ou de la Turquie est la plus forte.
Elle est suivie de près par la Suède. L’Allemagne se situe à l’autre extrémité du spectre : le taux de réponse des Allemands d’origine allemande est supérieur de seulement 10 % à celui des Allemands d’origine turque.
Quelles sont les solutions ?
L’auteure propose de soumettre 9 pistes de réflexion de cette étude à des panels citoyens, afin qu’ils déterminent les pistes à retenir et définissent leur modalité de mise en œuvre.
Parmi les pistes proposées :
- Encourager le Défenseur des Droits à héberger sur son site internet un « Observatoire du testing » facilitant l’accès du grand public aux résultats de l’ensemble des testings mesurant la discrimination,
- Souligner l’existence d’une discrimination à l’embauche à l’égard des candidats juifs, non suspectée à ce jour,
- Mettre en place une campagne nationale de lutte contre les stéréotypes antisémites et islamophobes, et à l’égard des minorités visibles,
- Diffuser des guides pédagogiques sur la gestion du fait religieux auprès des employeurs,
- Instaurer une subvention à l’embauche ciblant les minorités visibles objectivement discriminées (définies sur critère de nationalité)
Lire l'étude :clic