La Commission européenne vient de publier son Eurobaromètre spécial sur la discrimination, qui examine comment les Européens perçoivent la discrimination sur la base de la religion, de la couleur de la peau, du sexe ou de l'orientation sexuelle.
La proportion de personnes interrogées qui pensent que la discrimination est répandue dans leur pays a globalement diminué depuis 2015, mais les perceptions varient considérablement selon le groupe ciblé.
17% des personnes interrogées déclarent s’être senties personnellement discriminées au cours des 12 derniers mois, contre 21% en 2015. Ce pourcentage augmente pour les personnes qui considèrent appartenir à un groupe minoritaire, les pourcentages atteignant 58% pour celles qui considèrent appartenir à une minorité sexuelle et 52% pour les personnes disant être atteintes d'un handicap. Lorsqu'elles sont victimes de discrimination, les personnes interrogées indiquent le plus souvent qu'elles préféreraient s'adresser à la police (35%), à un ami ou à un membre de la famille (20%), ou à un organisme pour l'égalité des chances (12%).
- Près de six personnes interrogées sur dix estiment que la discrimination fondée sur l'origine ethnique ou la couleur de la peau est répandue dans leur pays
Au niveau de l'UE, près de six personnes interrogées sur dix (59%) sont d'avis que la discrimination fondée sur l'origine ethnique est répandue dans leur pays, mais il existe des différences importantes entre les États membres. Plus de la moitié des personnes interrogées dans 17 pays pensent que ce type de discrimination est répandu dans leur pays, les proportions les plus élevées étant observées aux Pays-Bas (76%), en France (74%), en Belgique (71%) et en Suède (70%). À l'inverse, 18% des personnes interrogées en Lituanie, 24% en Slovaquie et 25% en Lettonie partagent cette opinion.
Les réponses varient considérablement d'un État membre à l'autre s'agissant de la perception du caractère répandu ou non de la discrimination fondée sur la couleur de peau, les proportions allant de 80% en France, 7 4% en Belgique et 71% aux Pays-Bas à 22% en Lettonie, 23% en Lituanie et 26% en Bulgarie. Globalement, dans 17 pays, plus de la moitié des personnes interrogées estiment que ce type de discrimination est répandu dans leur pays.
- Une majorité d'Européens pensent que la discrimination à l"égard des Roms est un phénomène répandu dans leur pays
Un peu plus de six personnes interrogées sur dix (61%) dans l'UE estiment que la discrimination fondée sur le fait d'être rom est répandue. Dans 19 pays, plus de la moitié des personnes interrogées pensent que la discrimination fondée sur ce motif est répandue, les proportions les plus élevées étant observées en Grèce et en Suède (82% dans les deux pays) et en Italie (79%). À l'autre extrémité de l'échelle, 23% des personnes interrogées en Estonie et 35% à Malte et en Lettonie sont du même avis.
- Plus d'un tiers (35%) des personnes interrogées à travers l'UE pensent que la discrimination fondée sur le fait d'être un homme ou une femme est répandue dans leur pays
Ce résultat représente une légère diminution par rapport à 2015 (- 2 points). La France (52%) est le seul pays où au moins la moitié des personnes interrogées déclarent que la discrimination fondée sur le fait d'être un homme ou une femme est répandue, même si plus de quatre personnes interrogées sur dix au Royaume-Uni, en Roumanie (44% dans les deux pays) et en Belgique (43%) sont de cet avis. À l'autre extrémité de l'échelle, 16% des personnes interrogées en Bulgarie, 17% en Slovaquie et 20% en Lettonie et en Pologne estiment que la discrimination fondée sur le fait d'être un homme ou une femme est répandue dans leur pays.
Par rapport à 2015, les personnes interrogées sont aujourd'hui moins nombreuses dans 19 pays à avoir le sentiment que la discrimination fondée sur le fait d'être un homme ou une femme est répandue. Cette tendance est particulièrement forte en Suède (-14 points) et en Hongrie (-10).
Dans certains pays au contraire, un plus grand nombre de personnes estiment désormais que la discrimination fondée sur ce motif est répandue, l'Autriche (+9) et le Portugal (+7) enregistrant la plus forte augmentation. Les femmes sont légèrement plus susceptibles que les hommes de dire que la discrimination fondée sur le fait d'être un homme ou une femme est répandue (37% contre 32%).
- Près de la moitié des personnes interrogées (48%) affirment que la discrimination fondée sur le fait d'être transgenre est répandue dans leur pays, et 39% sont de cet avis concernant la discrimination fondée sur le fait d'être intersexe
La perception selon laquelle la discrimination à l'encontre des personnes transgenres est répandue dans leur pays est la plus forte chez les personnes interrogées en Italie (66%), au Portugal (59%) et en Espagne (58%), et la plus faible chez celles interrogées en Lettonie et en Slovaquie (20% dans les deux pays), en Bulgarie, en République tchèque et au Luxembourg (23% dans les trois pays). Il convient de noter que, dans la quasi-totalité des pays, plus d'une personne interrogée sur dix indique qu'elle ne sait pas, les niveaux étant particulièrement élevés au Luxembourg (31%), en Bulgarie et en Lettonie (30% dans les deux pays).
Dans quatre pays seulement, au moins la moitié des personnes interrogées déclarent que la discrimination à l'égard des personnes intersexes est répandue : en Italie (58%), au Portugal (55%), en Grèce (54%) et à Chypre (52%). À l'autre extrémité de l'échelle, 16% des personnes interrogées en Estonie, 17% au Luxembourg et en Lettonie et 19% en Slovaquie sont du même avis. Dans de nombreux pays, des proportions relativement élevées de personnes interrogées indiquent ne pas savoir.
- Une légère majorité de personnes interrogées estiment que la discrimination à l'égard des homosexuels, des lesbiennes ou des bisexuel(le)s est répandue dans leur pays
Dans l'ensemble de l'UE, un peu plus de la moitié (53%) des personnes interrogées pensent que la discrimination sur la base de l'orientation sexuelle est répandue dans leur pays, et au moins un quart des personnes interrogées dans chaque État membre partagent cet avis. Au moins sept personnes interrogées sur dix sont de cet avis en France (73%), au Portugal (71%) et en Grèce (70%), contre 25% en Slovaquie, 27% au Luxembourg et 29% en Bulgarie.
- Quatre personnes interrogées sur dix estiment que la discrimination fondée sur l'âge est répandue dans leur pays
Dans l'UE, quatre personnes interrogées sur dix pensent que la discrimination fondée sur le fait d'être perçu comme trop vieux ou trop jeune est répandue dans leur pays. Dans seulement quatre pays, au moins la moitié des personnes interrogées estiment que ce type de discrimination est répandu: la France (54%), le Portugal (52%), le Royaume-Uni (51%) et la Grèce (50%). À l'autre extrémité de l'échelle, 20% des personnes interrogées en Allemagne, 22% en Slovaquie et 23% au Luxembourg partagent cette opinion.
- Près de la moitié des personnes interrogées pensent que la discrimination fondée sur la religion ou les convictions est répandue dans leur pays
L'opinion au sein de l'UE est divisée sur le point de savoir si la discrimination fondée sur la religion ou les convictions est répandue dans le pays des personnes interrogées : 47% déclarent qu'elle est répandue et 48% qu'elle est rare. Il existe également des variations considérables d'un pays à l'autre. Près de sept personnes interrogées sur dix en France (69%), 65% en Belgique et 61% au Royaume-Uni et au Danemark estiment que la discrimination sur cette base est répandue, contre 12% en Lettonie, 13% en Slovaquie et 15% en Lituanie. Dans sept pays, au moins la moitié des personnes interrogées s'accordent à dire que ce type de discrimination est« répandu ».
- Plus de quatre personnes interrogées sur dix pensent que la discrimination à l'encontre des personnes atteintes d'un handicap est répandue dans leur pays
Dans l'UE, plus de quatre personnes interrogées sur dix (44%) affirment que la discrimination fondée sur le handicap est répandue dans leur pays, tandis que 51% la considèrent comme rare. Au niveau national, les personnes interrogées en France (63%), au Portugal (58%) et en Grèce (53%) sont les plus susceptibles d'indiquer que ce type de discrimination est répandu. À l'autre extrémité de l'échelle, 19% des personnes interrogées au Luxembourg, 21% en Slovaquie et 28% en Pologne partagent cette opinion.
Le scepticisme quant aux politiques de prévention des discrimination
Seule une minorité de personnes interrogées pensent que les efforts réalisés par leur pays pour lutter contre la discrimination sont efficaces. En ce qui concerne l'efficacité des efforts réalisés par leur pays pour lutter contre toute forme de discrimination, un peu plus du quart des personnes interrogées (26%) jugent ces efforts efficaces, tandis que 36% les considèrent moyennement efficaces. Près de trois personnes interrogées sur dix (28%) estiment que ces efforts ne sont pas efficaces, 7% ne savent pas et 3% affirment spontanément qu'aucun effort n'a été entrepris. L'opinion a peu évolué par rapport à 2015.
Cette enquête a été réalisée par Kantar dans 28 états membres de l'Union Européenne en mai 2019 auprès de plus de 27 000 personnes issues de différents groupes sociaux et démographiques?
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