Parce que les personnes qui ne sont pas la cible de racisme doivent s’engager pour l’éradiquer, parce que les hommes doivent s’engager sur les questions d’égalité entre les femmes et les hommes, parce que les alliés, doivent s'engager pour l'inclusion des personnes LGBT+, parce qu’il est question non pas de revendications communautaristes, mais de droits humains, les hommes homosexuels doivent s’engager pour l’inclusion des lesbiennes...notre rôle est primordial...
Aujourd’hui, c’est le Lesbian Visibility Day, appelé parfois sous l’acronyme JVL, l'opportunité de porter également la parole des lesbiennes...
Voici quelques repères sur cette journée :
Question 1 : quel est l’objectif de cette journée ?
Peu connue en France, cette journée a pour vocation de promouvoir la visibilité des lesbiennes, que ce soit dans le monde du travail ou dans la société en général.
Question 2 : quelle est l’origine de la JVL ?
C’est incroyable, mais les origines de cette journée demeurent mystérieuses… impossible de trouver des informations précises…Et cela est peut-être symptomatique, quand nous connaissons tout l’imaginaire développé autour des origines de la Gay Pride ou de la journée IDAHOT. Comme si même la genèse de cette journée devait être invisibilisée…Nous savons seulement que la JVL existe depuis 2008, qu’elle a débuté aux États-Unis et qu’elle est – encore trop peu - célébrée au niveau international.
Question 3 : pourquoi cette journée est-elle importante ?
Être une femme et être homosexuelle, peut conduire à des situations de double discrimination dans l'environnement professionnel, sans compter les stéréotypes dont elles peuvent être l'objet. C’est ce que l’on appelle l’intersectionnalité…Dans une étude publiée par le Défenseur des droits (2020), relatif à la perception des discriminations dans l’emploi, il ressort que les discriminations ne surviennent jamais isolément : parmi les personnes ayant vécu au moins une attitude hostile au travail, seules 0,1% ont déclaré avoir été victimes de discriminations sans mentionner d’autres faits. On constate fréquemment un cumul des situations : ainsi 5% des personnes ayant déclaré une attitude hostile rapportent avoir été à la fois discriminées et dévalorisées au travail, et 24% d’entre elles déclarent avoir été confrontées cumulativement à des discriminations, des propos et comportements sexistes, racistes, homophobes, liés à la religion, handiphobes ou à l’état de santé et des formes de dévalorisation au travail…
Une étude récente de 2020 auprès de 140 000 participants en Europe " A long way to go for LGBTI equality " publiée par European Union Agency for Fundamental Rights, 2020 doit également nous alerter sur les agressions verbales et physiques dont les lesbiennes sont victimes :
- 10% des femmes lesbiennes dans l'UE ont subi une agression physique ou sexuelle au cours des cinq dernières années, parce que LGBTI
- 51% des partenaires lesbiennes évitent de se tenir la main en public de peur d'être agressées, harcelées ou harcelées
- 46% des femmes lesbiennes ont été victimes de harcèlement verbal en raison de leur sexualité au cours des 12 mois entre 2019 et 2020
En France, le baromètre L'Autre Cercle-Ifop 2020 révèle que les lesbiennes sont davantage victimes de « moqueries désobligeantes ou de propos vexants » que les gays (23% contre 17%).
Conséquences et cumul des difficultés : l’invisibilité des lesbiennes. L’enquête Pride Matters, menée par Pride In London (2018) a montré que les femmes homosexuelles ont presque deux fois moins de chances d'être visibles sur le lieu de travail que leurs collègues homosexuels (35% versus 19%). En France, selon un Rapport du BCG rapport du BCG (2020), seuls 37% des lesbiennes ont fait leur coming out auprès de tous au travail, contre 51% pour les gays. Dans notre Baromètre L'Autre Cercle - Ifop baromètre L’Autre Cercle-Ifop 2020, la différence est moins marquée et la proportion totale de lesbiennes visibles d’au moins un membre de son entourage professionnel est de 69% pour les LGBT hommes et de 64% pour les LGBT femmes.
Question 4 : que faire lors de cette journée ?
Participer à la conférence Web de L'Autre Cercle « L'Invisibilité des Lesbiennes dans les Organisations Professionnelles et LGBT+ : Une Fatalité ou... ? en live ce lundi 26 avril à 17h30 et introduite par Mme Élisabeth Moreno, Ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances. Pour en savoir plus : ici
Participer à la « Lesbian Visibility Week » organisée par DIVA Media Group et Stonewall sur Facebook et YouTube.
Pour en savoir plus : ici
Question 5 : pourquoi les rôles modèles lesbiennes ont-elles un rôle important à jouer ?
Les rôles modèles lesbiennes, dont le succès professionnel, le parcours de vie, les valeurs ou le rôle social sont considérés comme un modèle à suivre pour les personnes LGBT+, contribuent, par leur engagement et leur visibilité, à une représentation positive des LGBT+.
Pour agir en faveur de l’inclusion des lesbiennes, soutenez l’édition 2021 Rôles Modèles LGBT+ & Allié·e·s, dont j’ai le plaisir de conduire le projet, soit en posant votre candidature, soit en nominant une personne lesbienne que vous avez identifiée comme rôle modèle.
Pour en savoir plus : ici
Et pour découvrir les lesbiennes lauréates de l’édition 2020 c'est ici . Visionnez également l'émission digitale animée par Giulia Foïs, que nous avons produite.