C’est ce que révèle le dernier testing réalisé sur un large ensemble de métiers en France, par ISM CORUM et l’Institut des politiques publiques (IPP) sous l’égide de la Dares réalisé entre décembre 2019 et avril 2021 (1)
✅ En moyenne, à qualité comparable, les candidatures dont l’identité suggère une origine maghrébine ont 31,5 % de chances de moins d’être contactées par les recruteurs que celles portant un prénom et nom d’origine française.
Une personne dont le prénom et le nom sont à consonance maghrébine doit envoyer en moyenne 1,5 fois plus de candidatures qu’une personne ayant le même profil et dont le prénom et le nom sont à consonance française pour recevoir le même nombre de réponses positives.
✅ Si les discriminations liées à l’origine supposée sont fortes, elles sont plus faibles parmi les salariés les plus qualifiés.
À l’exception du métier de directeur de magasin, l’écart des taux de rappel moyens en fonction de l’origine est élevé et systématiquement en défaveur des candidatures à consonance maghrébine. Ces différences sont particulièrement importantes pour les employés commerciaux, les commis de cuisine et les employés administratifs.
✅ La discrimination est nettement plus faible dans les métiers qui rencontrent des difficultés de recrutement : l’écart du taux de rappel est de 26 % dans ces métiers dits « à forte tension » et de 34 % dans les autres métiers
✅ Contrairement aux idées reçues, ces résultats ne varient pas sensiblement entre les femmes et les hommes. La discriminatin selon l’origine semble ainsi très peu varier selon le sexe porté sur la candidature (dernière colonne du tableau 4). Le différentiel de l’écart de taux de rappel entre les candidatures féminines et masculines est de faible ampleur et non significatif, quelle que soit la situation familiale des candidats
La méthode de testing utilisée consiste à créer des candidatures fictives et à les envoyer en réponse à des offres d’emploi réelles (2 400 offres). Le succès des candidatures est mesuré à partir du taux de rappel, c’est-à-dire la proportion de candidatures pour lesquelles les employeurs manifestent un intérêt. Les candidatures se distinguent notamment par les noms et prénoms qui suggèrent un sexe et une origine ethnique. Elle porte sur 11 catégories de métiers, couvre l’ensemble du territoire métropolitain et inclut trois tranches d’âge. La présence d’enfants, ainsi que la situation maritale et l’existence de périodes d’inactivité, sont explicitement prises en compte en incluant dans certaines candidatures des informations sur la situation personnelle des candidats.
Pour découvrir l'étude de la Dares : ici