Mauvaise nouvelle en ce démarrage du mois des fiertés LGBT+ : la mesure de LGBTphobie révèle une aggravation de la situation. C’est ce qui ressort du 3ème Baromètre LGBT+ de L'Autre Cercle en partenariat avec Ifop sur l’#inclusion des personnes LGBT+ au travail en France, publié le 3 juin 2022.
Si les chiffres sont sans appel, comme ils l’étaient déjà lors de la 2ème édition en 2020, nous pouvions espérer une amélioration. Malheureusement, il n’en est rien !
✅1/3 des personnes #lgbt a été victime d’au moins 1 agression LGBTphobe dans son organisation (+ 4 points par rapport à 2020).
✅Ce climat va de pair avec une hausse des perceptions de discriminations de la part des directions des organisations. (26%, + 6 points par rapport à 2020).
✅Ces résultats témoignent d’un environnement LGBTphobe ambiant encore sous-estimé par les non-LGBT+ : 55% des LGBT+ ont déjà entendu des expressions LGBTphobes au travail contre 34% des non-LGBT+…Des expressions telles que « ce n’est pas un boulot de pédé », « enculé » ou « gouine ».
✅Face à ces situations, 1 personne LGBT+ sur 2 n’est pas visible dans son organisation.
✅Mais fort heureusement, la Charte d’Engagement LGBT+ de L’Autre Cercle constitue un accélérateur d’inclusion. Dans ces organisations engagées, les LGBT+ y sont ainsi moins nombreux à subir des moqueries ou des propos vexants ou à être victimes d’insultes ou d’injures à caractère diffamatoire ou encore à percevoir des inégalités dans le déroulement de leur carrière. Les personnes LGBT+ sont d’ailleurs 61% à être visibles auprès de leurs collègues (+ 10 points par rapport à l’échantillon national).
Il y a quelles années, le temps était à l’engagement des directions générales, dans un contexte ou la thématique de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre était encore incomprise et taboue. Aujourd’hui, le temps est à l’action… Et aux résultats ! Il est donc capital de disposer au niveau national de données fiables en matière d’inclusion des personnes LGBT+ au travail, afin de prendre la mesure de la situation en France et d’orienter à la fois l’action publique et celle des acteurs associatifs comme L’Autre Cercle. Et au niveau des employeurs ? Cette enquête a été l’opportunité de disposer pour 36 employeurs de leur propre benchmark et ainsi de mieux définir leurs actions de progrès. Encore trop peu d’organisations réalisent de telles mesures, que ce soit dans le cadre de ce baromètre ou de leurs propres enquêtes sociales. C’est pourtant la seule solution pour ne pas s’en tenir aux beaux discours et pour dépasser de la part de certaines entreprises, le "pink washing"…
Pour aller plus loin : ici
Cette étude, dont j'ai eu le plaisir de conduire pour la troisième fois le projet a été présentée en présence de Sophie Elizéon, déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) et de Gervais Pellissier, Directeur Général Adjoint Directeur des Ressources Humaines et de la Transformation du Groupe Orange
Cette conférence était animée par Jean-Baptiste Marteau, journaliste à France Télévisions
#BarometreLGBT
✅ L’usage des outils numériques s’est accru avec la crise sanitaire et les algorithmes sont utilisés dans des domaines de plus en plus variés : accès aux prestations sociales, police, justice, ressources humaines…
✅ Les outils numériques reposent souvent sur des algorithmes sans que le grand public en soit toujours conscient ou informé.
✅ Si ces algorithmes sont une source de progrès, ils sont également un risque pour les droits fondamentaux, en raison des biais possibles lors de leur conception et de leur déploiement. Des discriminations issues des traitements algorithmiques ont ainsi été relevées en Europe.
Par exemple dans le recrutement des biais sexistes ont par exemple été repérés dans plusieurs algorithmes utilisés pour trier des CV : ils tendaient à écarter systématiquement les candidatures de femmes.
✅ La Défenseure des droits vient de publier un avis, réalisé conjointement avec Equinet le réseau européen des organismes de promotion de l’égalité, dont il est membre.
Il souligne la priorité de lutter contre les discriminations algorithmiques.
- Il recommande notamment d’établir dans tous les pays européens des mécanismes de plainte et de recours accessibles et efficaces pour les personnes concernées en cas de violation des principes d'égalité et de non-discrimination ou d’autres droits fondamentaux lorsqu’une telle violation résulte de l’utilisation de systèmes d'IA.
- L’avis propose d’exiger des analyses d'impact sur l'égalité ex ante et ex post à intervalles réguliers durant l'ensemble du cycle de vie des systèmes d'IA.
- L’avis recommande également des "obligations d'égalité contraignantes et opposables à tous les concepteurs et utilisateurs d'IA.