Diversité et inclusion, voici les faits d’actualité marquants que j’ai identifiés en juillet et août 2022.
Cet été, le World Economic Forum (Forum économique mondial), qui étudie le niveau de l’égalité femmes-hommes dans le milieu professionnel publiait son classement annuel. Malheureusement, dans le Global Gender
Gap Report, la France stagne depuis 2014 et n’occupe que la 15e place.
L’égalité entre les femmes et les hommes n’est toujours pas au rendez-vous et selon le rapport, il faudra encore 132 ans pour combler l'écart mondial entre les sexes. Alors que les crises s'aggravent (pandémie, conflits géopolitiques et changement climatique), avec des conséquences plus importantes pour les femmes sur le marché du travail, le risque d'un recul de la parité hommes-femmes dans le monde s'intensifie encore. L'aggravation prévue de la crise actuelle du coût de la vie est également susceptible d'affecter plus durement les femmes que les hommes, car les femmes continuent de gagner et d'accumuler des richesses à des niveaux inférieurs.
En voici la synthèse :
En 2022, l'écart mondial entre les sexes a été comblé à 68,1 %
L'indice mondial de l'écart entre les sexes compare l'état actuel et l'évolution de la parité entre les sexes dans quatre dimensions clés (participation et opportunités économiques, niveau d'instruction, santé et survie, et autonomisation politique). Cette année, l'indice mondial de l'écart entre les sexes compare 146 pays. L'indice mondial de l'écart entre les sexes mesure les scores sur une échelle de 0 à 100 et les scores peuvent être interprétés comme la distance parcourue vers la parité (c'est-à-dire le pourcentage de l'écart entre les sexes qui a été comblé).
Cette année, l'écart mondial entre les sexes a été comblé à 68,1 %. Au rythme actuel des progrès, il faudra donc 132 ans pour atteindre la parité totale. La légère amélioration est de quatre ans par rapport à l'estimation de 2021 (136 ans à parité).
Des disparités selon pays
Bien qu'aucun pays n'ait encore atteint la parité totale entre les sexes, les 10 premières économies ont comblé au moins 80 % de leurs écarts entre les sexes, l'Islande (90,8 %) étant en tête du classement mondial. D'autres pays scandinaves tels que la Finlande (86%, 2e), la Norvège (84,5%, 3e) et la Suède (82,2%, 5e) figurent dans le top 5, avec d'autres pays européens comme l'Irlande (80,4%) et l'Allemagne (80,1%) en 9e et 10e positions, respectivement. Pays d'Afrique subsaharienne, le Rwanda (81,1 %, 6e) et la Namibie (80,7 %, 8e), ainsi qu'un pays d'Amérique latine, le Nicaragua (81 %, 7e), et un pays d'Asie de l'Est et du Pacifique, la Nouvelle-Zélande (84,1 %, 4e), prennent également des positions dans le top 10. Le Nicaragua et l'Allemagne sont les nouveaux entrants dans le top 10 en 2022, tandis que la Lituanie (79,9%, 11e) et la Suisse (79,5%, 13e) l’abandonnent cette année.
Et en Europe ?
L'Europe a le deuxième niveau le plus élevé de parité entre les sexes (après l’Amérique du Nord) se situant actuellement à 76,6 %. Sur la base de l'ensemble constant de 102 pays couverts depuis 2006, la région attend 60 ans pour combler l'écart.
Au dernier rang l’Asie du Sud…
Parmi les huit régions couvertes par le rapport, l'Asie du Sud se classe au dernier rang, avec seulement 62,3 % de l'écart entre les sexes comblé en 2022. Cette absence de progrès depuis la dernière édition prolonge l'attente pour combler l'écart entre les sexes à 197 ans, en raison d'une stagnation générale des scores de parité entre les sexes dans la plupart des pays de la région. Le Bangladesh et le Népal sont en tête des performances régionales avec plus de 69 % de leurs écarts entre les sexes comblés.
Et en France ?
La France se situe au 15e rang avec un score de 79,1%. Il faut se féliciter de son excellent sous score « niveau d'instruction » (parmi les quatre de l’index) qui se situe au premier rang mondial avec une note de 100%.
Le sous score « santé et survie » atteint 97% (81e rang), « autonomisation politique » n’est que de 45,7% et au 20e de l’ensemble des pays évalués...
L'indice sur la participation et les opportunités économiques n'est que de 73,7%, soit le 40e rang. La France est surtout tirée vers le bas par l'écart sur le salaire à poste équivalent (indice à 62,8%, 82e rang) et par l'écart de revenus (les femmes gagnent 25% de moins que les hommes).
En effet, bien que les femmes obtiennent en moyenne une meilleure éducation supérieure que les hommes, elles le font dans des secteurs différents (arts et culture, santé et social, plutôt que sciences, techniques et informatique).
Le système des quotas permet d'atteindre 45% de femmes dans les conseils d'administration, mais elles ne sont encore que 15% à détenir des parts majoritaires dans des entreprises.
C'est donc une mobilisation des acteurs politiques, associatifs et du monde économique qui doit s'intensifier si nous ne voulons pas attendre 132 ans pour atteindre la parité totale dans le monde…Personnellement je n'ai pas cette patience :). Et en France, pays de l'égalité, la quinzième place est décevante, tout autant que la quarantième pour l'indice "participation et les opportunités économiques". Rendez vous l'an prochain pour le prochaine index…
Pour découvrir le rapport complet : ici