C’est ce qui ressort de l'enquête « We Can Fix Work » menée par le Workforce Institute de UKG dans 10 pays auprès de collaborateurs, dirigeants et professionnels RH.
L’enquête traduit la mutation profonde de la perception du travail. Tout au long de l’année 2022, nous RH, nous n’avions à la bouche que les mots « Quiet Quitting » (faire son travail, mais sans aucun zèle, et qui toucherait la moitié des salariés aux Etats-Unis, selon une enquête Gallup), « Great Resignation » (grande démission) et « Disengagement » (désengagement)…
En effet, 74% des salariés en France changeraient d’emploi immédiatement s’ils le pouvaient, tandis que 41 % ne souhaiteraient tout simplement « plus travailler ». Ce sentiment est partagé dans le monde entier : 64 % des collaborateurs en moyenne changeraient d’emploi s’ils en avaient l’occasion et 45 % ne voudraient plus travailler. Cette tendance se révèle plus forte chez les salariés à temps plein (47 %) que chez ceux à temps partiel (36 %), et plus marquée en Inde (53 %) et aux États-Unis (51 %).
53 % des salariés français ne recommanderaient ni leur entreprise ni leur profession à leurs enfants ou à un jeune qui leur est cher (46 % à l’échelle mondiale). Ils diraient également aux nouvelles générations d’occuper une travail, qui offre du temps à consacrer à sa famille (41 %, données mondiales) et qui permette un épanouissement (39%).
Travailler, un gagne-pain…et pas davantage
Sur le plan mondial, 61 % des personnes interrogées admettent que leur travail n’est « qu’un emploi » et qu’elles travaillent principalement pour toucher leur salaire. Pire en France : 70 % de répondants considèrent que leur job n’est qu’un gagne-pain.
Sur le plan mondial, Seulement 23 % des employés disent aimer réellement leur travail et être passionnés par leur carrière.
Un effet pandémie
Près de 9 collaborateurs sur 10 en France déclarent que la pandémie les a aidés à réaliser qu’il y avait des choses plus importantes dans la vie que le travail. Et les attentes des salariés évoluent : 69 % d’entre eux déclarent avoir des attentes accrues quant à la manière dont leur entreprise les soutient, et 63 % repensent les qualités qu’ils recherchent chez un employeur.
Le sens avant la rémunération…
Dans cette étude, on demande également aux parents, membres de la famille et autres mentors les recommandations qu’il feraient aux enfants sur ce qu’ils devraient apprécier dans leur futur travail et chez leur futur employeur : leur premier conseil est de faire des choix de carrière guidés en premier lieu par le sens (74 %) et non par la seule rémunération (62 %).
Les défis des directions et des DRH n’ont jamais été aussi élevés…Comment restaurer en profondeur le lien qui unit les salariés à l’organisation qui les emploie ? Comment réinventer le travail ?
Et vous en 2024 ? Vous souhaitez une année uniforme, monochrome, monotone, saturée de clones ?
Alors que 35% des salariées et salariés craignent d’être un jour victimes de discrimination au sein de leur entreprise, notamment en raison de l'âge, de l’apparence physique, du diplôme, du sexe, de l'état de santé et du handicap...
Alors que 80% estiment avoir au moins une caractéristique potentiellement stigmatisante, relative au fait d’être senior, à l’origine sociale, au surpoids, au handicap, au parcours scolaire ou professionnel atypique, au fait d’avoir des enfants en bas âge, à l’état de santé, aux croyances et pratiques religieuses, à l’origine ou la nationalité étrangère, à « l’originalité ou l’excentricité physique ou vestimentaire », à l'origine ethno-raciale réelle ou perçue, à l’orientation sexuelle et l’identité de genre, au militantisme, à l’origine sociale aisée, au fait d’habiter une banlieue ou un quartier prioritaire et/ou sensible, d’être aidant familial ou de porter un signe religieux visible.*
2024, excellente année...résolument DIVERSE !
Au cours de laquelle, chacune et chacun pourra être soi-même, quelle que soit sa différence…
Alain Gavand
Pour des Ressources plus Humaines
Conseil en diversité : audit, formation et accompagnement
Recrutement : approche directe, formation